Sur les rives du Chao Phraya

Sur les rives du Chao Phraya

Mardi 5 décembre, jour J, 9h30.

Mon père et ma tante sonnent à la porte, ils sont bien à l’heure pour venir nous conduire à l’aéroport. Je reviens juste du supermarché afin de nous préparer des sandwichs pour la “route”. On sait jamais… C’était sans compter sur les galettes de marraine Ginette qui nous ont d’ailleurs suivies jusqu’en Thaïlande. Ben oui,  nous avons tout de même eu à manger dans l’avion! Les sacs sont prêts, cadenas en place, galettes en poche, tout est bien fermé? Ok! On est parti… adios casita…

Zaventem. Une foule monstre, on trouve à peine un endroit où se parquer. Sur place, ma soeur et même ma mère sont là, émotion. Je sens les larmes monter en moi, je me retiens quelques instants. Vient le moment de passer de l’autre côté et c’est avec les yeux rouges que j’embrasse les miens. Salut la compagnie, à dans un an!

Mercredi 6 décembre, 9h.

Bien arrivés sur les rives du Chao Phraya, le fleuve qui traverse Bangkok. Après un long voyage de Bruxelles à Moscou, puis de Moscou à Bangkok pendant lequel nous n’avons quasiment pas fermé l’oeil; moi, excitée par le voyage et impatiente de lire mon Lonely Planet – spécial Asie du Sud-Est -, et Laurent, lui, un peu compressé dans cet avion bondé de Russes! Ah le low cost, ça a un prix… justement!

Aéroport, hop, un taxi, on tente de lui expliquer où se trouve notre hotel, “ooooh”, “ooooh”, bon, ça n’a pas l’air de marcher. Heureusement, j’avais imprimé l’adresse en thaï, ouf sauvés! Après une petite heure à rouler, et quelques longues minutes de bouchons, nous arrivons à bon port. Moi, complètement sonnée, je ne me sens pas très bien, je pense que les dernières nuits furent trop courtes et mon corps accablé par cette chaleur humide et ce vol “collé-serré” me dit stop. Je descends sans rien comprendre du taxi, à moitié endormie mais heureusement Laurent gère l’affaire, il porte même mon sac! Encore quelques pas et puis “waouh”, on franchit le seuil de notre hotel pour les 3 nuits à venir et c’est tout simplement magnifique! Du bois au mur, de la végétation en guise de déco et une piscine à debordement au milieu de ce havre de paix. C’est canon! Je sautillerais bien de joie. Mais non, direction les toilettes, je suis malade. Ça commence bien!

La chambre est parfaite, propre, avec l’air co, que demander de plus?

On dépose nos affaires et s’installe sur le lit, histoire de souffler un peu puis, bim, c’est le trou noir. On a dormi de midi à 19h! Un peu jetlagués et le ventre vide, nous sortons découvrir le quartier et sommes agréablement surpris. C’est loin de la horde de touristes à laquelle on s’attendait et c’est 100% local. Une bonne entrée en matière. On se régale pour 40 bahts, l’équivalent d’1 euro!

Jeudi 7 décembre.

Après s’être bien reposés, notre séjour peut enfin commencer.

Petit-dej en rue: pastèque et jus pressé, nous voilà prêts à attaquer cette première journée dans la capitale thailandaise. Tout est si nouveau pour moi qui n’ai jamais mis un pied en Asie, je ne comprends pas très bien l’anglais version thai mais Laurent a l’air de se débrouiller mieux que moi. Il leur répond même avec un accent similaire au leur, aggrementé de quelques “oooh” “aaaah” très drôles à mes yeux. Je pense que les thailandais n’y voient que du feu. En tous cas, la communication passe.

Il fait très chaud. On transpire déjà. Pour se rendre dans le centre, nous devons prendre le bateau qui circule sur le fleuve, le Chao Phraya. C’est très agréable et puis ça raffraichit un peu. On y voit même des moines vêtus d’une toge de couleur orange, le crane rasé, smartphone en main. Quel contraste!

Quelques arrêts plus loin, nous voilà au quartier royal ou “Ko Ratanasokin”, nous sommes émerveillés devant les temples qui s’offrent à nous. Nous apercevons au loin le Grand Palais et son Wat Pha Kaeo, d’une beauté sans pareille. Nous décidons de le visiter plus tard, on cuit, on préfère marcher un peu, s’imprégner de l’atmosphère. Et puis, il faut être couvert, et mon top + mini-short, ça ne passe pas!

Plus loin, après avoir traversé un quartier de style occidental avec des bars et restaurants pour les touristes ou thai fortunés, on rejoint le marché des amulettes, sortes de gri-gri à connotation religieuse que les taximen et autres se procurent pour se protéger. Au bout du marché, nous trouvons une petite table au bord de l’eau et nous dégustons de délicieux mets thailandais. On se régale! Je n’oublie tout de même pas de préciser “not spicy” pour moi…il vaut mieux!

Après cette pause, nous décidons de flaner encore et c’est au marché aux fleurs que nous arrivons. Véritable festival de couleurs et de senteurs. Dans la rue, l’odeur nous poursuit et à celle-ci s’ajoute celle des fruits fraichements coupés. Tous plus alléchants les uns que les autres, sauf un, qui répand une odeur nauséabonde et auquel je n’ai pas encore osé toucher: le durian. Les gens sont souriants, et j’en profite pour leur balancer le seul mot en thai que je connaisse, qui se resume à Kop Khoun khaaaaaa (bien insisté sur le a) et qui veut dire “merci”.

La circulation est dense partout! Ça klaxonne, ça se faufile, voitures, taxis, scooters, ça n’arrête pas. Je dois me concentrer et pousser un sprint pour traverser la route. Au début, je ne suis pas à l’aise, mais après deux jours, je prends déjà mes marques.

On termine notre journée par la visite de Siam Square, le quartier des centres commerciaux, et des grands hotels, le contraste avec le quartier royal et les quartiers plus traditionnels est impressionnant. Ici tout est haut, imposant, ça sent les $ et les touristes aux montres rolex. Pas trop mon style, nous voulions y trouver la maison de Jim Thompson, en vain. Exténués par cette longue journée de marche, cette chaleur étouffante et toujours k.o du décallage horaire – 6h dans les pattes quand même – on décide de rentrer.

Sur la route, nous croisons un nombre incalculable de temples (il parait qu’il y en a plus de 400 rien qu’à Bangkok) et toujours cette odeur d’encens et de fleurs que les bouddhistes ont l’habitude de parsemer autour de leur Dieu en guise de présents.

 

Vendredi 8 décembre.

Aujourd’hui, on veut visiter le Grand Palais (celui qu’on a reporté la veille pour cause de chaleur) mais première arnaque. Un garde de la sécurité nous dit que ça ferme entre 12 et 14h pour que les moines puissent manger et prier. Qu’il vaut mieux aller voir 3 autres attractions aux alentours en attendant 14h, en touk-touk, par exemple. Les touk-touk sont des tricycles à moteur, emblématiques du pays. “Tiens, en voilà un, je vous négocie le prix”, “kop khoun kha” et nous voilà partis. Deux minutes plus tard, je dis à Laurent, on s’est fait avoir comme des bleus! Il est bien écrit dans les guides, ne pas écouter les gens qui vous disent que c’est fermé, c’est une entourloupe. Nous parlant dans un anglais correct et avec sa casquette security comme les gardes qui sont effectivement à l’entrée du Grand Palais, on n’y a vu que du feu. Mais bien décidés à ne pas se faire avoir, au premier stop, on fait mine de visiter le bouddha (sans aucun intêret, en rénovation) et nous filons à l’anglaise par l’arrière, taxiiii et retour case départ. On commence par le Wat Pho et nous sommes complètement subjugués par tant de beauté, de détails et de couleurs. C’est dans ce temple qu’on retrouve le fameux Bouddha couché, long de 43 mètres et haut de 15 mètres. Impressionnant! Il y  énormément de touristes, de partout dans le monde. Les Thaïlandais même viennent visiter leurs merveilles, moines y compris!

Dans l’après-midi, direction Kho San Road, endroit très frequenté des routards, ultra touristique où Russes, Anglais ou français se retrouvent à boire des bières et à manger des pizzas. Bref, passage éclair, on s’est vite enfui de cette cohue. Pas pour nous.

Un touk-touk et nous nous dirigeons vers le fleuve pour s’y balader le long des klongs, petites rivières qui se jettent dans le Chao Phraya et qui sont bordés de maison sur pilotis. Ici, les locaux en profitent pour faire leur jogging alors que moi je m’éponge toujours le front. Le jour tombe et nous aussi, on décide d’aller manger à Chinatown, quartier à voir à Bangkok. Ça grouille de monde, ça sent la nourriture tout le long de la rue principale. Puis, lorsqu’on s’éloigne de quelques mètres de l’artère du quartier, pas âme qui vive.

“massage” “massage”, oh,  on les avait presque oubliés ceux-là, les très connus massages thai à 5 euros! Je crois que c’est un signe, on se regarde tous les deux, ok, on y va! Après 60 minutes de détente (enfin presque, c’est quand même très “brutal” comme technique pour nous petits Belges), une bonne soupe thai et nous voilà détendus! Terminé, bonsoir.

Samedi 9 décembre,

Enfin, on visite le fameux Grand Palais, et en un mot: bluffés! Les photos traduiront nos dires. Et toujours cette odeur d’encens qui me titille les narines. Et puis ces touristes asiatiques qui posent comme des rockstars devant les monuments, j’adore! Notre visite se poursuit et en se plantant de route, nous tombons sur le Crématorium royal. Oui oui vous avez bien lu, c’est une sorte de temple ouvert où les sujets royaux sont brûlés après leur mort, incroyable! Nous nous sommes retrouvés avec une foule de Thailandais venus visiter ce crématorium, probablement ouvert pour l’occasion. Ils sont complètement fanatiques de leur Roi, il est mort l’an dernier et son décés à été célébré cette année, quelques jours avant notre arrivée d’ailleurs. Toute une histoire, il aurait fait énormément pour son pays, comme amener l’eau courante dans les petits villages éloignés, bref, il est adoré, vénéré de tous. Son image est partout, sur les billets, en rue, dans des cadres énormes, sur des posters. Je dirais qu’en Thailande, il y a Buddha puis le Roi, dans l’ordre des VIP. Son successeur est moins apprécié mais tout aussi présent dans les posters de rue.

Retour à l’hotel, on charge nos bagages et direction la gare, ce samedi soir, on prend le train de nuit pour Surat Thani. Suite au prochain épisode.

18 Replies to “Sur les rives du Chao Phraya”

  1. Quelle belle description! Je voyage en lisant ces lignes! Tu écris vraiment bien! C’est super de pouvoir partager vos journées à travers ce blog! Vivement la suite 🙂 Je t’aime!!

  2. Un verdadero placer leer y casi poder ver las etapas de tus (sus) aventuras… trato de seguir tu ruta vía Google-Maps…La casa de Jim Thompson está muy cerca del agua 🙂

  3. Autant je décris mes voyages en commentant mes nombreuses photos, autant ta prose n’a besoin d’aucune image pour nous faire vivre ces instants.

    Impatient de lire la suite.

  4. Super de lire votre blog! On s’évade un peu de notre Belgique bien pluvieuse!
    Continue d’écrire Marie, ça vous fera un excellent souvenir pour ne rien oublier!
    Bis

  5. Un grand KOP KHOUN KHAAAAA pour me faire voyager avec vous en Thaïlande. J’imagine le décor de vos paysages, je hume le parfum des fleurs avec vous, je vois de magnifiques fruits et je sens même l’odeur de l’encens.
    C’est merveilleux de me faire vivre toutes ces situations. A ce propos où allons nous demain.
    Petite question : Y a t’il un monde animalier sur votre planète ?
    Nous vous aimons tous les deux et vous envoyons plein de bisous liégeois.
    Marie-Paule et Roger.

    1. Oui il y a un monde animalier en Thaïlande, beaucoup de chiens errants, des chats, des singes et puis des lézards, des papillons magnifiques et énormes et surtout des MOSQUITOS! Gros bisous à vous deux! On vous aime fort aussi!

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